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Le mot du président

Moins de 40% des Français affirment aujourd’hui croire en Dieu.

Jean-Luc Pouthier

Et pourtant, ils vivent dans un pays où le paysage religieux est l’un des plus variés d’Europe. Musulmans, orthodoxes, chrétiens d’Orient, arméniens apostoliques, bouddhistes, sikhs, hindouistes, animistes, sont désormais présents en nombre significatif dans l’Hexagone.

L’immigration est bien sûr pour une bonne part à l’origine de cette diversité ; mais le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme, ces confessions présentes depuis plusieurs siècles, se sont aussi renouvelées, avec l’émergence de nouveaux mouvements religieux de type charismatique ou évangélique. Ce pluralisme accentué a pu être masqué un moment par le profond processus de sécularisation à l’œuvre dans la société française depuis le début du XXe siècle. Or, voici que le religieux, au sens large, se fait entendre à nouveau avec force dans le monde présent, y compris sous les formes les plus violentes.

Sur le plan juridique et institutionnel, le statut des religions a été fixé en France par la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905. Dans le contexte de l’époque, ce texte avait  en particulier pour objectif de réduire l’emprise du catholicisme sur la République.

Le régime laïque qui en a résulté repose sur deux piliers : la neutralité de l’Etat en matière religieuse, et la garantie de la liberté de conscience et de la liberté de culte. Les problèmes posés au fil des décennies par l’application de la loi ont entraîné quelques aménagements législatifs et, surtout, une très abondante jurisprudence du Conseil d’Etat sur la présence des religions dans l’espace public. Même si les croyances relèvent d’abord de l’intimité de la personne, elles ont en effet bien des occasions de se manifester dans la vie de la société.

Aujourd’hui comme hier, la liberté religieuse doit s’exercer dans le respect des principes de la laïcité. Il en résulte, en raison de la multiplicité nouvelle des situations, toutes sortes d’interrogations, qui ne peuvent être élucidées qu’au cas par cas.

Le Centre d’étude du fait religieux contemporain (Cefrelco) a été créé afin de contribuer à cet ajustement nécessaire et permanent.

Sa mission est double : être un foyer de recherches dégagées de tout a priori confessionnel, pour faire avancer la connaissance dans un domaine en plein renouvellement ; et aider, par ses formations et ses conseils, tous ceux qui sont confrontés dans leur activité quotidienne aux effets de la croyance.

Jean-Luc Pouthier